Aujourd’hui, le comité bernois « Pour une protection contre les discriminations OUI » a présenté ses arguments en faveur de l’extension de la norme pénale antiraciste. En ne tolérant plus la haine et le dénigrement, la modification de la loi garantit une plus grande égalité des genres pour les lesbiennes, les gays et les bisexuels et une société plus respectueuse.
Pour la conseillère nationale PS Tamara Funiciello, l’extension de l’interdiction de la discrimination fondée sur l’orientation sexuelle est indispensable. « L’extension de la loi antiracisme est un pas en direction de l’égalité des genres des lesbiennes, des gays et des bisexuels et un instrument de poids permettant d’agir contre la haine, le dénigrement et la discrimination. » L’avocat Dominic Nellen rappelle quant à lui le vide juridique actuel. La diffamation ne peut être invoquée que s’il est porté atteinte à l’honneur d’un individu ou d’un petit groupe de personnes. En général, les commentaires désobligeants ou haineux à l’encontre des bisexuels et homosexuels ne sont pas punissables. Dominic Nellen est d’avis qu’en tant que société, « nous devons démontrer à l’aide de normes pénales que nous ne tolérons pas ce genre de comportement. »
Les opposants à l’extension de la loi antiracisme craignent qu’elle ne restreigne la liberté d’expression. Selon le comité, cette crainte est infondée. La liberté d’expression est un bien précieux qu’il faut protéger, mais les libertés s’arrêtent là où elles limitent ou même discriminent les autres. « Il est possible d’exprimer une opinion ou critique objectives sans porter atteinte à la dignité humaine. La haine n’est pas une opinion ! », déclare Lisi Dubler, co-présidente des Jeunes Verts du canton de Berne. Accepter l’extension de la loi antiracisme, c’est clairement dire oui à une société fondée sur le respect. Nous, les Suisses, attachons beaucoup d’importance au respect mutuel. La haine et le dénigrement bafouent ces droits fondamentaux. Pour la députée PVL au Grand Conseil, il est clair que « si quelqu’un attise la haine, il ne faut pas que cela reste impuni. Nous ne voulons pas d’une Suisse où la violence et la discrimination sont tolérées. »
Cédric Némitz, conseiller municipal de Bienne et directeur des écoles, rappelle que l’homophobie est toujours d’actualité, notamment dans les écoles. Dans ce sens, poser un interdit dans la loi fait du sens : « Cela peut aider les éducateurs et les enseignants à rappeler les valeurs qui s’appliquent dans notre société et les règles de vivre ensemble dans notre pays ».